Lecture de généalogiste 6- Gilles Leroy, Champsecret
J'avais lu L'amant russe avec plaisir. En trouvant sur une table de libraire le roman suivant de Gilles Leroy, le titre évoquant la commune d'origine de mes ancêtres Veaugeois, je l'ai aussitôt acheté.
A quoi m'attendais-je à partir du bref résumé qui évoque un écrivain qui s'installe à la campagne avec la seule compagnie de sa chienne ? Sans doute à un roman contemplatif et nostalgique de la vie à la campagne, un peu comme Marie Rouanet dans Luxueuse austérité. Comme on dit au Québec, j'ai été déçu en bien.
Le narrateur est un néorural lucide. Il se sait extérieur à l'endroit où il s'est installé. Ecrivain et homosexuel, il sait avoir une liberté que les gens du pays n'ont pas. Et il en sort, parfois, dans une nostalgie de Paris qui ne confond pas la mémoire et la géographie ; il sait comme Hubert Selby Junior, que la ville qu'il a aimée n'existe plus.
Le narrateur est un néorural lucide. Il se sait extérieur à l'endroit où il s'est installé. Ecrivain et homosexuel, il sait avoir une liberté que les gens du pays n'ont pas. Et il en sort, parfois, dans une nostalgie de Paris qui ne confond pas la mémoire et la géographie ; il sait comme Hubert Selby Junior, que la ville qu'il a aimée n'existe plus.
Présenté à la manière d'un journal d'un été à l'autre, qu'on devine être ceux de 2001 et 2002, le roman est construit autour des amitiés et des rencontres, humaines et animales. Il y a Zach, l'amant qui semble sorti d'une pièce de l'auteur, les détenus de l'atelier d'écriture, l'amie actrice mourante, et bien sûr la chienne Zazie, si attachée à son maître. La maison de Champsecret et son ancienne forge, son jardin semé de bonnes résolutions mais qui tourne à la prairie sauvage, sont au centre de l'existence du narrateur, que la vie et son métier d'écrivain conduisent à Paris, New-York ou Palavas les Flots. On suit avec plaisir son écriture nue, qui va jusqu'à retranscrire ses lapsus de dictaphone pour se montrer en se faisant.
Il est souvent question de filiation, de nostalgie et de la relativité des liens familiaux dans l'écriture de Gilles Leroy. Avec ses deux tantes, le narrateur est après la mort de ses parents le dernier représentant d'une lignée en train de s'éteindre. Il est question des devoirs que donnent les liens du sang, notamment avec sa tante aliénée, et d'héritage à travers les dettes du père. La frontière entre réalité et fiction, autobiographie et roman est volontairement laissée floue.
Il est souvent question de filiation, de nostalgie et de la relativité des liens familiaux dans l'écriture de Gilles Leroy. Avec ses deux tantes, le narrateur est après la mort de ses parents le dernier représentant d'une lignée en train de s'éteindre. Il est question des devoirs que donnent les liens du sang, notamment avec sa tante aliénée, et d'héritage à travers les dettes du père. La frontière entre réalité et fiction, autobiographie et roman est volontairement laissée floue.
Comme chaque fois que j'évoque un ouvrage dans ce blog, je donne un lien permettant de se le procurer auprès de la librairie indépendante la plus proche :
https://www.librairiesindependantes.com/product/9782715225091/
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