Promenade généalogique avec mon père 1 : Saint-Germain-la-blanche-herbe

J'ai pu passer de longs moments dans la maison natale de ma grand-mère Lucienne avant qu'elle ne doive la vendre à la fin des années 1990. J'ai passé beaucoup de temps dans la maison qui est celle de la famille Montels depuis 1937 à Montpellier. J'ai souvent mis mes pas dans ceux de ma famille maternelle dans l'Hérault et dans l'Aveyron.

Côté paternel, les nombreux changements de résidence n'ont pas permis une telle transmission. La visite mon père le premier week-end de février au Havre a été l'occasion de réparer en partie ce manque. Rien n'était prémédité. C'est en nous demandant le samedi après-midi ce que nous ferions le lendemain que l'idée s'est imposée. Nous en avions parlé comme d'un projet à concrétiser un jour de beau temps à la saison où les journées sont longues. Et puis la météo normande nous a annoncé une éclaircie.

Piquenique dans le sac à dos et chienne dans le coffre de la voiture, nous voici donc partis. Première destination : Saint-Germain-la-blanche-herbe, sa commune de naissance où il n'avait pas remis les pieds depuis 1973 ! En chemin il me raconte les champs de blé sur lesquels donnait la maison de sa grand-mère et la maison mitoyenne que mon grand-père avait, avec l'aide de son frère et de son meilleur ami, construit pendant ses fiançailles en 1949 pour y habiter les premières années de son mariage, après avoir reconstruit celle de sa belle-mère, toujours sinistrée quatre ans après le débarquement.

Nous arrivons dans un endroit où d'abord mon père ne reconnaît rien. Est-il besoin de le préciser, les champs de blé ont disparu depuis longtemps sous des immeubles à trois étages et des maisons individuelles. Nous partons de l'église et de son cimetière, seuls points de repère évidents. De l'autre côté du cimetière, c'est Caen. On me l'avait pourtant dit mais je n'avais pas assimilé à quel point le lieu de naissance touchait Caen, à quelques mètres en fait.

Nous nous mettons ensuite en quête de la maison de Mémère Jamet, la grand-mère de Papa. La rue de l'église nous sert de fil conducteur mais les lieux ont tellement changé qu'il y a un moment de doute. Et puis derrière un portail qui clôt ce qui était autrefois l'accès de la maison de Mémère, Papa identifie un pignon familier. Il sonne au portail. C'est l'heure du déjeuner et pourtant au nom de mon arrière-grand-mère décédée depuis près de quarante-cinq ans, le portail s'ouvre. Une dame très aimable, bientôt rejointe par un mari tout aussi sympathique nous explique avoir acheté le terrain qui abritait autrefois les poules du voisin de Mémère alors que celle-ci était encore vivante. Ils m'autorisent à prendre des photos et échangent avec Papa des informations sur la configuration des lieux.

Odette Jamet sortant de la maison de sa mère pour le cortège de son mariage  le 29 avril 1950

La création d'une nouvelle rue a renversé la distribution de la maison.
L'escalier est dissimulée par une toiture translucide mais la porte existe toujours en 2018

La maison de Mémère elle-même, augmentée d'un tout petit bout de la maison natale de Papa a été totalement transformée. On la prendrait aisément pour une maison moderne.



Emplacement de la maison où est né mon père. Une petite partie est incluse dans la maison à droite.
Maison natale de mon père en cours d'achèvement début 1950


Nous apprenons en passant que la maison de Mémère est désormais la propriété de la fille d'amis de mes grands-parents. Mais il est une heure de l'après-midi un dimanche et nous n'osons pas cette fois sonner. Papa se met alors en quête de la tombe de Mémère. Il évoque pour moi sa grand-mère en dimanche, avec les souliers noirs impeccablement cirés et le petit chapeau, devant l'église largement reconstruite.


Il tourne un moment. Je reste avec ma chienne à l'attendre dehors, appelant ma marraine pour savoir si elle a des indices pour nous aider. Elle m'apprend qu'une cousine s'est longtemps chargée de l'entretien de la tombe. Papa a entrepris de passer devant chaque tombe faute de souvenir précis. Il finit par me faire de grands signes, et je le rejoins devant la tombe de ses grands parents. Un peu plus tard, je regretterai notre improvisation qui nous a fait venir les mains vides. Je me promets une autre fois de venir avec des fleurs.


Le vent se fait vif. Je ne m'en plains pas trop, c'est lui qui a dégagé le ciel de ses nuages au dernier changement de marée. Papa me fait passer la frontière communale pour aller voir le quartier de la Maladrerie. Nous passons devant la maison méconnaissable de sa marraine Mme Guesdon et la boulangerie où son cousin Gilles Huet fit son apprentissage. 

L'ancienne maison des Guesdon. Au rez-de-chaussée se trouvait un commerce de bouteilles de gaz. Ma grand-mère en vacances à l'été 1962 y allait le soir en visite pour regarder la piste aux étoiles à la télévision en buvant quelque chose de chaud.

La maison des parents de Gilles est devenue une auto-école. Les cours de code ont lieu dans ce qui était la cuisine de la cousine Simone. 


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