Promenade généalogique avec mon père 2 : de Rots à Pacy-sur-Eure

Si vous avez manqué la première partie, c'est ici: Promenade généalogique avec mon père 1

Il n'est pas loin de deux heures quand nous revenons à la voiture. Le GPS nous montre que Rots, le village où vivaient mes arrière grands-parents Sebert n'est qu'à sept minutes de trajet. Nous repartons donc par une quatre voies qui aurait dépaysé mes ancêtres, autant que les parallélépipèdes d'une banalité moche qui abritent les mêmes grandes surfaces spécialisées que partout aux entrées de ville.

Rue principale du hameau de Villeneuve, à 1,5 km du centre de Rots
Nous ne savons pas où se trouve la maison où a grandi mon grand-père. Je ne sais pas si elle existe encore. J'avais tiré un extrait du cadastre à mon dernier passage aux archives de Caen mais je n'ai pas encore pris le temps de l'exploiter. Si la maison a disparu ou a été autant transformée que celle de Mémère, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Après quelques vaines tentatives, un passage nuageux particulièrement frisquet nous décourage. Nous piqueniquons tardivement dans la voiture, sous les regards suspicieux de certains passants et le regard attentif et intéressé de ma chienne depuis le coffre de la Polo.

Nous faisons un crochet par le centre du bourg pour voir l'église et le cimetière où fut enterré Albert Sebert, le grand-père de Papa.

Détail d'un chapiteau, église de Rots


Les dragons du tympan qui rappellent ceux des maisons à pans de bois
église de Rots en 1945 (photo Bernard Sebert)
Le clocher a retrouvé fière allure et la patine de quelques décennies a estompé la cicatrice architecturale.

église de Rots, on aperçoit un peu du cimetière

Le chemin du retour vers Caen nous fait à nouveau traverser Saint-Germain-la-blanche-herbe et la maladrerie. Chemin faisant, nous passons devant la prison dont mon arrière-grand-père René Jamet était vaguemestre à sa mort en 1933.

maison d'arrêt de Caen, rue du général Moulin

Puis nous arrivons rue du docteur Tillaux où ma famille paternelle vécut de 1955 à l'été 1960. L'endroit est méconnaissable et les repères manquent.

rue Robert Houdin à Caen, ancienne portion de la rue du Docteur Tillaux où se trouvait la maison en préfabriqué où vécurent mes grands-parents après la naissance de leur quatrième fils.
maison américaine préfabriquée UK-100 (photo Bernard Sebert)
En allant vers le centre-ville, Papa évoque les écoles confessionnelles où ses frères et lui étaient scolarisés. Nous n'avons pas réussi à trouver la dernière maison de Georgette Veaugeois, sa grand-mère, dans le quartier de la Guérinière, méconnaissable à part son curieux château d'eau marché inauguré en 1958 et dont Papa avait gardé le souvenir

château d'eau - marché de la Guérinière 
Nous avons repris l'autoroute avec l'idée de nous arrêter à Pacy-sur-Eure, où la tante maternelle de Papa a longtemps tenu un hôtel restaurant relais routier. Nous avons d'abord retrouvé sa tombe, où elle repose en compagnie de ses deux maris successifs. J'ignorais leurs date de décès, les demandes d'acte sont parties par la Poste dans la foulée.

Le soleil est déjà bas sur l'horizon lorsque nous nous garons en contrebas de ce qui était autrefois l'hôtel beau-séjour

Seule la publicité peinte Total, en partie masquée par l'enseigne, rappelle encore le décor des années 1960.

A l'étage à gauche, la fenêtre de la chambre de ma grand-tante avant l'achat de la maison rue de la Paix. 


Papa se souvient des départs dans les années 1960, lorsqu'il fallait retraverser la France par des itinéraires où l'autoroute était encore absente, dans la voiture chargée d'enfants et de bagages.


Au fond de la cour se trouvaient les clapiers où Mémère en visite allait choisir le dimanche matin une victime pour le déjeuner du dimanche. Si son gendre avait la délicatesse de les étourdir avant de les saigner, Mémère les tuait en leur arrachant un œil. Papa voit que l'idée de sa gentille Mémère en tortionnaire de lapinous m'a un peu retourné l'estomac. Il me conduit avec la chienne débordante d'énergie d'avoir été trop sage jusqu'à la statue d'Aristide Briand. Là aussi, la campagne de ses jeux d'enfant est devenue un ensemble pavillonnaire quelconque. Mais ma petite Jedi y trouve des bâtons parfaitement à son goût.


rue de la Paix, maison de ma grand-tante Louise Lemeur (1919-1998) .
C'est dans cette maison qu'est morte Mémère en mars 1973

Un ultime détour rue de la paix nous conduit devant la maison de ma grand-tante, puis nous filons vers l'A13 et pour moi une nouvelle semaine de travail.


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