Montpellier et autour 2 : l'exposition internationale de 1927

En attendant de pouvoir reprendre mes publications sur la Pierre Rouge, qui nécessitent que je puisse revenir à Montpellier compléter certaines recherches, un court billet sur l'exposition internationale de 1927 à Montpellier.

L'entrée principale, qui devait se trouver à l'emplacement actuel de la fontaine qui donne sur la place de la Comédie (toutes les vues sont tirées de ma collection personnelle)

Du 26 mai au 26 juin 1927, l'Esplanade a accueilli cette manifestation, dont j'avais oublié l'existence avant d'acquérir il y a quelques semaines un carnet de cartes postales éditées pour l'occasion. Pourtant j'avais déjà entendu parler de l'Expo de 1927 dans l'un des ouvrages hélas épuisé du regretté Roland Jolivet Montpellier au passé recomposé 2

L'horizon n'est pas droit sur cette vue d'origine qui montre des pavillons de part et d'autre de l'allée centrale. Les plantations actuelles ne le permettraient plus et les hivernales s'installent sur l'allée Est.

L'Esplanade a longtemps accueilli des manifestations de ce type, ancêtres de la foire internationale que les vieux montpelliérains continuent à appeler naturellement la foire Expo. La période de celle-ci, la fin du printemps et le tout début de l'été, me paraissaient inhabituels par rapport à l'automne qui est leur période d'organisation depuis des dizaines d'années, après les vendanges et la vinification. Le site officiel de la ville et son intéressante exposition virtuelle sur l'Esplanade m'en ont donné la clé. En fait, il n'y avait pas une mais deux foires à l'origine, une au printemps, qui commençait le lundi après celui de Pâques, et une à l'automne.

Toujours sur l'allée centrale, on reconnaît les pavillons qui se trouvaient derrière les jardins sur la vue précédente. 
Impressionnants de loin, les pavillons se révèlent de loin dans toute leur fragilité de constructions provisoires en bois. Un peu comme celles de l'exposition de 1896, au même endroit, qui avait brûlé le 18 août de cette année là, entrainant la destruction de plusieurs bâtiments et trois blessés. 

Toujours sur l'allée centrale, encore un peu plus loin. 

Nous voici encore un peu plus loin dans l'allée centrale. Que pouvait-bien montrer ce palais puisque l'automobile était présentée à l'entrée de la manifestation.  
Vue un peu plus large sur le palais des transports, qui montre que des espaces jardinés avaient été préservés entre les pavillons
Avec le palais du travail, nous quittons l'allée centrale de l'Esplanade pour les jardins du champ de Mars
Tracé entre 1897 et 1900 sur l'ancien terrain de manoeuvre situé devant l'entrée principale de la Citadelle, le jardin du Champ de Mars pouvait aussi être bouleversé par les constructions provisoires. Ici le monument à Auguste Comte, inauguré en 1911, sert même ici irrévérencieusement de publicité à l'horticulteur Roussel. 

Avec cette carte postale circulée en 1934 et le monument à Auguste Comte comme point de comparaison, on situe mieux le palais du travail de la vue précédente. Le monument aux morts est dans son emplacement d'origine, avant son déplacement consécutif à la construction du Corum en décembre 1990. Le monument à Auguste Comte a lui été dispersé après 1962. 

Ce pavillon qui déborde sur les allées secondaires est sans doute le plus éloigné de l'entrée
La vue sur le Grand Palais permet de voir à droite la vitrine qui est réservée à Cairol, auteur de cette série de cartes postales. De l'autre côté se trouve une vitrine qui incite à la prévoyance et à l'économie, ce qui est amusant dans une manifestation où l'on cherche avant tout à faire dépenser le chaland. Mais sans doute cette épargne là est-elle dirigée vers l'Ecureuil qui a financé le stand ? 

Faute de plan de la manifestation et de points de repère, 
L'exposition de 1899 avait eu son "village" africain, celle de 1911, son campement "esquimau", à trois ans du Centenaire de l'Algérie française, les colonies continuent à occuper une place importante pour le prestige national. Paris leur consacre l'exposition coloniale de 1931. D'après Christelle Lozère, la dimension coloniale de l'Expo de Montpellier s'inspire de ce qui se fait à Bordeaux depuis la fin du XIXe siècle : une manifestation commerciale plutôt sobre, dans débordement de kitsch exotique. Il est vrai que la façade orientalisante du pavillon reste discrète. 

Au bord de la pièce d'eau du champ de Mars (le terme de lac est tout de même excessif), le pavillon qui vend de la bière semble très fréquenté. 

Si le sujet vous intéresse, un article de 2013 paru dans le Midi-Libre présente d'autres vues, issues de l'impressionnante collection de Christian Vella.


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