Mes ancêtres dans la Grande guerre 5 : César Lubac, pour quelques jours
L'une des deux seules photos conservées de César Lubac. |
Je n'avais pas pensé que mon arrière arrière grand-père César Lubac était encore en âge de se battre en 1914. C'était pourtant le cas, comme me l'a montré sa fiche matricule, même si ce n'était pas en première ligne.
Né le 4 novembre 1868 à Millau de Louis Lubac et Virginie Rabou, César Lubac descend d'une lignée dont les racines sont à la Cresse au XVIIe siècle. Son grand-père paternel était propriétaire cultivateur. Son grand-père maternel, Pierre Louis Rabou, était originaire de la Salvetat-sur-Agout ; il s'était installé en Aveyron du fait de son métier de gendarme à cheval avant de rejoindre sa fille à Montpellier où il est mort en 1886. Le père de César, Louis Lubac, est décédé quelques mois après sa naissance, à Millau, en février 1869. En 1872, son frère ainé Louis décède encore à Millau.
Le dépouillement des recensements de villes comme Millau et, pire encore Montpellier, est fastidieux. Il devrait me permettre de déterminer pour les années 1876 et 1881 où sont Virginie et son fils. En 1882, Virginie Rabou, âgée de 44 ans, accouche à Montpellier d'une fille prénommée Marie Marguerite. Cette enfant naturelle est légitimée par le mariage de Virginie avec Jean Pierre Réginard en 1886 à Montpellier, quelques mois avant la mort de Pierre Louis Rabou.
J'ai découvert il y seulement quelques années l'existence d'une branche cousine côté Lubac. En effet, avant de décéder prématurément à l'âge de 22 ans, Marie Marguerite Réginard avait eu le temps de se marier et d'avoir un fils, Lucien Carral (1903-1970), dont j'ignore s'il a eu lui-même une descendance, en région parisienne où il s'est installé avec son père et la deuxième épouse de celui-ci.
C'est donc à Montpellier qu'est recensé César Lubac pour la conscription. Il sait lire, il peut signer mais apparemment ne sait pas vraiment écrire. César exerce la profession de plâtrier. Il est ajourné deux fois de suite, en 1889 et 1890, avant d'être reconnu apte au service et d'être envoyé au 122e régiment d'infanterie. Il n'a pas loin à aller puisque ce régiment est caserné à Montpellier, aux Minimes (qui se trouvait sur le Cours Gambetta, à l'emplacement de l'actuel bâtiment de la sécurité sociale). Envoyé en congé le 22 septembre 1892, a-t-il croisé Paul Valéry qui y était soldat entre 1892 et 1894 ?
Jusqu'à son mariage, César semble avoir vécu avec sa mère et son beau-père, rue Canton, dans la maison dite Balestrier. C'est alors un quartier d'abattoirs et de soldats, où le mécène Henri de Lunaret a loti une cité.
César Lubac se marie le 16 avril 1894 à Montpellier avec une fille venue comme lui de l'Aveyron, de Salles-Curan, Marie Bibal, fille d'un boucher installé dans le quartier des abattoirs lui aussi. Un de leurs cousins a fondé le fameux café Bibal, qui existe toujours à Montpellier.
Lorsqu'il emménage seul avec son épouse et sa fille en 1899, il ne s'éloigne que de quelques centaines de mètres en s'installant au n°29 du faubourg de Nîmes. A cette date, César et Marie ont déjà une fille, Emilie, dite Lili. Un fils, Henri, agrandit la famille en 1900.
Après deux périodes d'exercice, César Lubac est versé dans l'armée territoriale le 1er novembre 1902. Il fait une période de deux jours dans la protection du littoral en 1912. Il est mobilisé à la garde des voies de communication (GVC) le 5 août 1914 et est démobilisé le 9 septembre 1914. Sa fiche matricule porte donc bien la mention "campagne contre l'Allemagne" pour ce gros mois d'été 1914.
César Lubac décède le 4 mai 1920 à Montpellier, rue du chapeau-rouge, quelques jours seulement avant la naissance de son unique petit-fils, Raoul Montels. Sa veuve Marie, dite Nénette, lui survit pendant quarante sept ans.
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