Montpellier et autour 4 : L'Assomption

Vue depuis le jardin avant 1907 (collection de l'auteur)

J'ai passé à l'Assomption l'ensemble de mes années collège, entre 1988 et 1992. Avec quelques cartes postales et des éléments accumulés dans l'écriture de mon feuilleton Pierre-Rouge aux archives et dans ma bibliothèque, j'ai eu envie de partager quelques grands traits de l'histoire de ce lieu, sans prétendre à l'exhaustivité.

C'est en novembre 1874 que les religieuses de l'Assomption arrivent à Montpellier, à la demande de Monseigneur de Cabrières qui a été leur aumonier à Nîmes juste après son ordination. Le prélat bénit la première chapelle des dames de l'Assomption le 21 novembre. 

Dans un premier temps, il s'agit seulement de fonder une adoration perpétuelle pour les dames, sur le modèle de ce que le père Soulas avait fait quelques années plus tôt pour les hommes du peuple. Cette première installation se fait dans l'Ecusson, rue de la Providence, sur un terrain que convoitaient les franciscaines de Saint-Chinian. C'est aussi là qu'est fondée la même année l'association de Notre Dame des Vocations, dirigée par le révérend père Emmanuel Bailly. Cette association avait pour but de recueillir des garçons qui manifestaient des signes sérieux de vocation, mais que leur famille n'avait pas les moyens d'envoyer aux petits séminaires. Ils étaient dirigés vers d'autres structures, des alumnats, où leur subsistance est assurée par la charité publique. Il en existait une douzaine en France en 1899, qui avaient permis la formation de 500 prêtres. Une loterie était organisée chaque année à l'Assomption, dont le bénéfice est partagé par moitié : une pour l'œuvre elle-même, l'autre pour aider les anciens des alumnats entrés au grand séminaire.

Mais très vite, les religieuses de l'Assomption se consacrent à ce qu'elles savent faire, dans la continuité de l'oeuvre éducatrice de leur fondatrice Anne Eugénie Milleret : enseigner aux jeunes filles. A Montpellier, au-delà des cours de perfectionnement pour les plus grandes envisagés dans un premier temps par Monseigneur de Cabrières, il s'agit de donner aux jeunes filles "de la haute société un enseignement digne de ce nom". Ou comme le disait Lamennais, "une éducation en rapport avec l'ordre social nouveau."

La fondation au Carré du Roi

Dès 1876, sur un terrain loué à Monsieur de Benoist de la Prunarède, les Dames de l'Assomption s'installent au Carré du Roi. Le parc est vaste, il en reste encore quelque chose de nos jours. Très vite, les travaux de construction se succèdent, sous le supériorat dynamique de Mère Marie-Camille (1878-1895).

D'après l'historique de la fondation écrit en 1898 "La situation était charmante, le jardin magnifique ; mais la maison était insuffisante, il fallut bientôt bâtir, et plus tard on construisit la chapelle, vraie petite église de très bon goût et richement orné, dédiée à saint Jean l’Évangéliste, patron du Prieuré."

Les premiers aménagements sont modestes : un réfectoire installé dans une ancienne sellerie et un salon transformé en chapelle provisoire. Cela permet d'accueillir 25 élèves en externat pour l'année 1876-1877. L'effectif est déjà doublé en 1878. L'internat ouvre en 1879.

En 1882, on construit un premier gymnase, des salles de classe, un second réfectoire et de quoi s'occuper du linge. Architecte et entrepreneurs me demeurent inconnus. 

En 1885, Monseigneur de Cabrières pose la première pierre du "monastère". La villa d'origine est conservée, elle existe toujours, mais elle est flanquée de deux ailes : l'une à gauche le long de la rue Portalière des Masques, l'autre à droite, qui se prolonge d'une nouvelle chapelle provisoire. Selon les années, l'Assomption accueille de 70 à 100 jeunes filles, pour la plupart issues de familles notables de l'Hérault : gros propriétaires fonciers, médecins et gens de justice, fonctionnaires d'un certain rang. Comme on peut s'y attendre, ce sont de futures mères de famille chrétiennes que l'on forme alors. La moitié des 90 élèves de 1887 prennent des cours de piano donnés par 4 religieuses différentes. Mais le reste du programme est beaucoup plus inhabituel pour des filles : dès 1895, on leur enseigne à l'Assomption le latin, l'allemand et l'anglais. Pour les langues, le recrutement international des religieuses est très facilitant. Sur les 33 religieuses de l'établissement en 1907, neuf sont originaires du Royaume-Uni dont une qui vient des Indes. Il y a aussi une espagnole, une luxembourgeoise et une alsacienne demeurée française.

Les principes éducatifs, novateurs pour l'époque de la fondatrice, sont repris par ses continuatrices, qui apprennent l'histoire et la chimie à leurs élèves. Certaines se présentent même avec succès aux examens, ce qui n'est normalement pas la vocation habituelle des études féminines. Le brevet élémentaire et le brevet supérieur donnent lieu à des réussites que le très catholique journal L'Eclair aime mettre en lumière.

Cet enseignement pour jeunes filles de bonne famille s'accompagne d'une attention bénévole envers un public moins favorisé. Tous les jeudis, les dames de l'Assomption reçoivent un groupe de 15 à 25 jeunes filles pour des leçons de catéchisme, mais surtout de couture. Les élèves peuvent ensuite repartir avec les mouchoirs, chemises et tabliers qu'elles ont confectionnés. Cet effectif est assez important si on le rapporte au nombre d'élèves payantes accueillies en 1902 : 38 internes et 32 externes.

Le soutien de Mgr de Cabrières ne se borne pas à poser des premières pierres et à venir à certaines fêtes religieuses auprès des soeurs. Le prélat appuie l'approbation définitive des constitutions de l'Assomption en 1888 en écrivant à Rome : "soit à Nîmes, soit à Montpellier, où, depuis plus de dix ans, un pensionnat a été confié aux Sœurs de l’Assomption, j’ai pu constater la régularité, la ferveur, l’excellent esprit des religieuses, ainsi que les heureux résultats de l’éducation qu’on reçoit chez elles. Elles savent imprimer à leurs élèves la piété, la simplicité, la franchise, le courage, la charité, l’amour de l’Église et du Pape, et tout cela sans rien négliger de ce qui regarde les études, aussi fortes chez elles que dans tous les autres couvents, si même elles ne le sont pas davantage."

Son amitié pour l'Assomption était telle qu'il vint en personne présider un service à la mémoire  de Mère Marie-Eugénie à Auteuil le 30 mars 1898. L'allocution qu'il prononça à cette occasion a été imprimée. Cabrières y retrace la vie d'une femme qui a grandi dans un milieu qui n'était pas celui du conservatisme légitimiste et dont l'éducation religieuse, selon les standards élevés du prélat, avait été sommaire. C'est la prédication d'un orateur fameux, le père Lacordaire, qui décide de la vocation religieuse d'Eugénie Milleret lors du carême 1836. Après une autre rencontre décisive avec un proche de Lamennais, l'abbé Combalot, elle entre en 1838 chez les Visitandines de la Côte Saint André. Une troisième rencontre, avec le père d'Alzon, est source pour la fondatrice d'échanges dans la durée. Eugénie prend l'habit en 1840, prononce ses premiers voeux à noël en 1842, puis sa profession en 1844. Cabrières défend l'éducation des filles dans l'optique d'en faire des mères chrétiennes, c'est-à-dire qu'il entend qu'elles soient formées pour résister, pour elles-mêmes et pour leurs enfants, aux "poisons de la modernité". C'est pour le vieux monarchiste une innovation de nature paradoxalement conservatrice.

Le 28 mai 1887, le marquis de la Prunarède vend la propriété du carré du Roi à M. Durand de Fontmagne, pour 200.000 francs. Mais un acte passé par lui dix jours plus tard révèle qu'il était une sorte de prête nom à une propriété collective, puisqu'il rembourse 156.000 francs à différentes personnes dont 40.000 francs à Juliette Maréchal, religieuse de l'Assomption à Saint-Dizier. 

M. Durand de Fontmagne est toujours propriétaire en 1907. Il perçoit alors un loyer annuel de 10.000 francs. C'est beaucoup, 5 fois plus que le loyer payé par le pensionnat de l'Immaculée conception à la même époque, mais la propriété est immense en comparaison (43050 m2).

Intérieur de la chapelle (carte postale circulée en 1910 - collection de l'auteur)

La chapelle définitive a été construite entre 1894 et 1895. Elle est ornée de vitraux offerts par les familles d'élèves fortunées à l'occasion de leur première communion. Elle reçoit un tapis de choeur, brodé par les anciennes élèves. "Un remarquable et délicat chef d'oeuvre" pour le journal L'Eclair qui le remarque à l'occasion de son exposition publique le 15 décembre 1894 dans le magasin de M. Joulié, 7 Grand rue, préalable à l'installation du tapis dans la chapelle.

Le style de la chapelle évoque de nombreuses autres chapelles néoromanes de l'époque. Pour Fabrice Bertrand, c'est celui d'Arribat, architecte de Grammont, mais plusieurs sources écrites disent que l'architecte n'est pas connu. L'entrepreneur en revanche est Louis Espinasson (1846-1903)

La construction de la chapelle et du monastère, ainsi que le développement du pensionnat, sont l'oeuvre de Mère Marie-Camille, décrite par les documents conservés par la congrégation comme une "femme d’une grande intelligence et d’un grand cœur". La fondatrice écrit qu'elle était « une de ces Supérieures complètes qui s’entendent au gouvernement d’une maison et à la conduite des âmes, aussi bien qu’aux études et à la direction d’un pensionnat ». Il semble que Mère Marie-Camille y ait laissé sa santé. Sur ordre des médecins qui prescrivaient un changement de lieu et de climat, elle fut envoyée à Rome où elle mourut, peu après Mère Eugénie, le 7 avril 1898. 

Séparation de l'Eglise et de l'Etat

Comme souvent, les archives constituées par l'Etat et les communes au moment de la séparation sont riches d'informations. Les comptes certifiés pour 1902 par Miss Mc Donell, en religion Mère Marie Célestine du Bon Pasteur, supérieure générale, montrent un résultat en déséquilibre. Les recettes du pensionnat s'élèvent à 56384,45 francs or, alors que les frais de fonctionnement se montent à 61367,65 francs, soit un déficit de 4983,20 francs. C'est près de la moitié du loyer annuel. Il est vrai que les soeurs ont dû finir de rembourser en urgence les travaux de construction de la chapelle et des bâtiments les plus récents suite au décès la même année de l'entrepreneur M. Espinasson. Il n'en reste pas moins qu'avec un tel déficit, seul l'usufruit des biens personnels des religieuses permet à l'institution de fonctionner.

Les soeurs ont tenté de résister à la Séparation après leur dissolution prononcée en juin 1903. Appel, cassation, demande d'amnistie, les démarches de la Supérieure générale ne leur font gagner que trois ans. Le 6 décembre 1906, la dissolution de la congrégation devient définitive et les soeurs de Montpellier doivent même payer 25 francs d'amende. Le 7 janvier 1907, les 33 religieuses et leur supérieure Marie Nivet, en religion Mère Claire-Emmanuel, quittent les locaux après les avoir fait vider de leur mobilier.

Après l'expulsion des séminaristes, ceux-ci trouvèrent d'abord refuge au grand hôtel de Palavas, puis au collège de l'Assomption pendant deux ans. Pendant la guerre, c'est l'ambulance des aveugles de guerre qui s'y installe. 

Les soeurs reviennent à Montpellier en 1916, à la Tour Buffel, avenue de Lodève. C'est là qu'en juin, elles accueillent les novices qui se replient de la zone des combats vers Ségriès, dans les Alpes de Haute Provence, et font étape deux nuits à Montpellier, où l'Assomption est à nouveau dirigée par mère Claire-Emmanuel. 

Curieusement la fin de la guerre ne voit pas le retour des soeurs de l'Assomption sur leur site montpelliérain historique. Un pensionnat tenu par une demoiselle Bouisseren, le pensionnat Sainte-Marthe, occupe les locaux. 

C'est pourquoi de 1919 à 1923, les soeurs et leurs pensionnaires sont logées dans l'hôtel d'Assas, 6 rue de la vieille Aiguillerie. C'est dans cette installation provisoire que le cardinal de Cabrières vient fêter une dernière fois la Saint-Jean auprès de ses chères soeurs de l'Assomption en 1920. La supérieure est alors Mère Gabriel de Jésus (1872-1924), qui a la joie de rouvrir le site du Carré du roi en 1923.

L'Assomption au fil du temps

Sous le nom de Cours Saint-Jean, l'effectif des élèves augmente. 175 élèves en 1933, 200 en 1939. A présent on y prépare les jeunes filles au bac et donc aux études supérieures. D'ailleurs un foyer d'étudiantes permet à certaines d'entre elles de continuer à vivre dans le cadre de l'Assomption tout en poursuivant leurs études supérieures.

Accessit de l'Institution Saint-Jean, sans date (collection de l'auteur)

Une ancienne élève m'a confié quelques souvenirs des années scolaires 1940-1942. Pensionnaire en 6e au Carré du roi, elle se souvient qu'il y avait des tranchées creusées dans le parc et d'avoir dû descendre à la cave lors d'une attaque aérienne. Elle évoque aussi les restrictions alimentaires. "Pour le dessert on nous donnait 3 morceaux de sucre et deux amandes ou deux noisettes. On ramassait les glands dans le jardin pour faire du café. Il y avait parfois des gros vers qui flottaient dedans. Quand on avait 10 glands, on avait droit à une demi-heure de récréation supplémentaires le samedi ou le dimanche." Elle se souvient d’une professeure d’histoire qui pleurait comme une malheureuse sur Marie-Antoinette et son exécution. Les locaux étaient partiellement réquisitionnés puis ils le furent totalement. Les religieuses ont dû utiliser une clinique d’accouchement face à l’entrée de la cathédrale. Elle reprennent possession de leurs locaux historiques à la Libération.

Chapelle de l'Assomption (carte postale circulée en 1967 - collection de l'auteur)

En 1958, l'ensemble compte 289 élèves, dont 165 relèvent de l'enseignement secondaire. En 1966, la nouvelle carte scolaire du diocèse prive l'Assomption des classes de lycée, désormais dévolues à Notre-Dame de la Merci. Un premier contrat d'association avec l'Etat est signé la même année.

Dans les années 1970 est construit un nouveau gymnase. En 1980, l'uniforme est supprimé et les premiers collégiens viennent matérialiser le virage vers la mixité. En 1981, la direction est pour la première fois confiée à un laïc. 

Les religieuses sont installées depuis les années 1970 sous les ombrages du parc, dans le foyer Eugénie Milleret, qui accueillait les religieuses âgées et malades de la congrégation. Depuis 2018, il a le statut de résidence autonomie et peut accueillir 36 personnes sous la gestion de la structure Chemins d'espérance.

L'internat ferme à la fin de l'année scolaire 1987-1988.

En 1991, l'école primaire catholique de la paroisse Sainte-Thérèse passe sous la tutelle de l'Assomption France, donnant lieu à l'ensemble scolaire de la maternelle à la 3e qui existe encore aujourd'hui sur le site du Carré du Roi, séparée par le foyer Marie-Eugénie. L'école maternelle comptait alors 5 classes et l'élémentaire 10 classes. L'association de gestion est commune depuis 2004. 

Mes années collège (1988-1992)

6e A en 1988, 5e G en 1989, 4e C en 1990 et 3e B en 1991
(collection de l'auteur)

Je n'ai pas été un adolescent très épanoui, ni très sociable et mon passage au collège n'est globalement pas un bon souvenir. Je ne portais pas les vêtements des marques qu'il fallait (Creeks et Chevignon), je ne rêvais pas d'un scooter et mes centres d'intérêt n'étaient pas ceux de mes camarades. Et pourtant je dois à l'Assomption plusieurs professeurs formidables, une amitié qui dure toujours et la découverte de l'Ecosse.

La structure était de 8 divisions par niveaux de classe, avec un responsable de niveau pour chacun. Le directeur était M. Fodor, dont la femme était l'une des trois documentalistes du CDI. Elle avait le goût de l'innovation et j'ai participé avec d'autres à l'informatisation du fonds documentaire et de la bibliothèque, dont le fichier était accessible par minitel. J'y ai utilisé les premiers CD-ROM éducatifs.

Il y avait alors 3 accès : 

- celui des véhicules par la rue du Carré du roi et une allée qui reliait au parking des personnels, devant les bâtiments anciens. En principe, cet accès là était interdit aux élèves ; 

- celui de la rue du faubourg Saint Jaume, que j'empruntais le plus souvent matin et soir ; 

- celui de la rue Portalière des Masques. 

M. Villeméjane, jardinier en retraite, et son épouse, occupaient une petite maison dans le style 1920 sur l'entrée de la rue du faubourg Saint-Jaume. Cet aimable vieux monsieur à casquette et moustache blanche, gentiment bavard, me rappelait un peu mon arrière-grand-père et j'ai souvent écouté ses anecdotes sur ses Cévennes natales ou son service militaire, en attendant qu'on vienne me chercher. Aujourd'hui la petite maison a disparu et si l'accès existe toujours, il se fait sous un immeuble assez imposant qui masque le gymnase.

Près de l'entrée de la portalière des Masques, sous le préau, il y avait un téléphone qu'on pouvait utiliser avec une télécarte. A la récréation du matin, on pouvait acheter des pains au chocolat.

A la bibliothèque, j'ai emprunté quantité de romans et découvert la plupart des bandes dessinées franco-belges, depuis achetées, lues et relues : Blake et Mortimer, Alix, Lefranc, Largo Winch, XIII...

Du côté des professeurs, je crois me souvenir de la plupart. Il y avait les trop gentils, que les élèves faisaient tourner en bourrique, ceux qui criaient (une fille en 4e avait apporté un dictaphone pour enregistrer une colère de la prof d'anglais qu'elle poussait à bout). M. Sotiropoulos, le tonitruant prof de musique à catogan qui me faisait un peu peur mais qui a marqué beaucoup d'élèves. Les profs de français : Mme Di Martino (merci pour Oscar Wilde), Mme Fressoz (pas merci pour le 2 en grammaire, ma pire note de mes années collège, il a fallu attendre l'hypokhâgne pour que je reprenne une tôle pareille. Mais merci pour Rebecca de Daphnee du Maurier, relu un nombre incalculable de fois depuis, y compris en anglais dans le texte), M. Laurent-Vauclare qui me donna confiance dans ma plume. Mes profs d'histoire, Mme Marcy (auteure d'un mémoire sur l'histoire du lieu que j'aimerais bien lire un jour), Mme Simeray et Mme Conte qui sut en 3e canaliser ma soif de découverte dans sa matière en m'envoyant au CDI préparer des exposés plutôt que d'interrompre ses cours et m'aida ainsi à affirmer ma vocation naissante. 

Les collégiens de l'Assomption à Dundee - automne 1991 
Je suis en haut à gauche avec la parka jaune, Sébastien au 2e rang tout à droite avec le col vert - A droite, Mr Mc Kenzie, notre hôte, avec Mme Khérif et Mme Pigeire à ses côtés, nos professeures
(cliché du journal local)

Et puis il y a eu la rencontre de soeur Marie avec qui j'ai échangé des lettres pendant une dizaine d'années après avoir quitté le collège. C'est après coup que j'ai appris un peu de l'histoire de cette religieuse discrète, au physique frêle et à la voix fragile, mais dont le regard disait la flamme éducatrice et une foi en Dieu joyeuse. Elle m'avait pris sous son aile avec quelques autres jeunes gars qui ne rentraient pas dans les cases et ensemble nous avons créé un journal à numéro unique "Etre ou ne pas être solidaire". C'est comme ça que j'ai fait la connaissance de Sébastien, qui était plutôt, comme moi, un solitaire, mais aussi scientifique que j'étais littéraire. Aujourd'hui, nous vivons géographiquement éloignés des vies très différentes, mais dans l'éducation tous les deux et il ne se passe pas de semaine sans un coup de fil.

Lui se souvient surtout d'avoir été impressionné par le lieu, un peu comme l'école de magie de Harry Potter : "des bâtiments imbriqués mélangeant histoire et modernité (de l’époque), des couloirs immenses des escaliers de partout, des zones interdites entourées de mystères..." Je me souviens d'une rumeur de passage secret qui aurait conduit jusqu'au Peyrou. Sébastien avait pris l'histoire des passages secrets plutôt au sérieux : "je me suis beaucoup perdu au début, j’ai beaucoup trainé dans ces couloirs, essayant de trouver les « passages secrets » qui emmenaient du bâtiment des 6e à celui des 3e… Je me demande d’ailleurs comment j’ai fait pour ne jamais me faire punir parce que j’y ai passé beaucoup de temps au lieu d’être dans la cour."

Chaque classe de 3e participait à un projet incluant un voyage. C'est dans ce cadre là que j'ai découvert l'Ecosse, qui est devenu avec mon compagnon notre destination de vacances préférée. Dundee, Edimbourg, St Andrews, le joli port de Crail Harbour et les falaises autour, le château natal de la reine mère, Glamis Castle... Un vrai coup de foudre. Et comme pour Sébastien, il y a eu un avant et un après en anglais pour moi à l'occasion de ce séjour. J'ai bien aimé cette dernière année avec des camarades de classe plus murs et déjà plus sympathiques.

L'Assomption au XXIe siècle

En l'an 2000, deux nouveaux bâtiments entrent en fonction : une nouvelle demi-pension prise sur le parc, devant la villa originelle où se déplace le CDI. Sur la cour, à l'emplacement d'anciens sanitaires et du stockage des poubelles de la cuisine, se dresse une nouvelle aile dédiée aux salles de sciences. Un architecte habile en a profité pour repenser les circulations en créant des liaisons avec les bâtiments plus anciens. 

En 2011, c'est un nouveau gymnase, plus fonctionnel, qui est ouvert.

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