Pierre-Rouge 24 : La villa Savine, les soeurs Franciscaines du Saint-Esprit et l'école des anges-gardiens

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Ancienne entrée de la villa Savine 62 avenue de Castelnau, à l'arrière-plan, un immeuble neuf en cours d'achèvement construit à la place de l'ancien hangar agricole - février 2019 (collection personnelle)


En 1814, le cadastre napoléonien montre que la moitié nord du chemin de Castelnau est dépourvu de toute construction, à part une maison de plaisance, aux courtes ailes en U, qui donne sur un parc. De l’autre côté de la maison se trouve un potager et une serre. Vers l’avenue Saint-Lazare, trois rangées d’arbres plantés forment une allée parfaitement rectiligne, dont l’alignement a subsisté jusqu’à nos jours. 

La villa au temps de Zoé Savine

En 1872, est recensée à cet endroit, Zoé Raoux, veuve Savine, âgée de 41 ans. Son mari Jean-Baptiste Savine, fondé de pouvoir du trésorier payeur général, y est décédé deux ans plus tôt. Native de Paris, cette dame fortunée vit là avec ses deux fils de 13 et 11 ans, Albert et Léopold, ses sœurs célibataires et une domestique. Elle y est toujours en 1876. C’est elle qui laisse son nom à la villa Savine. Elle y mène une vie dévote, sous la surveillance spirituelle de l'abbé Borel qui voit d'un mauvais oeil le brillant voisinage protestant des Westphal, juste en face de la villa Savine de l'autre côté du chemin de Castelnau.

J'ignore à quelle date elle se sépare de la villa. C'est dans la région parisienne qu'elle termine sa vie. Elle décède à Stains le 22 février 1909.

Le destin des fils de Zoé mérite que l'on s'y intéresse. L'ainé Albert fut écrivain, félibre catalan et traducteur. Il fonda à Montpellier le journal Le Midi littéraire avant de monter à Paris et d'y publier des écrivains espagnols. Albert Savine se fit également une triste spécialité de publications antisémites. Dans sa "bibliothèque antisémite", il publia une cinquantaine d'ouvrages dont un de Drumont, l'auteur de La France juive. Cela ne lui apporta pas la prospérité. Abandonné par sa riche épouse en 1896, il fit faillite l'année suivante et son fonds présentable fut repris par la maison Stock. Albert Savine mourut dans la pauvreté en 1927, des suites d'un accident de la route. 

Le cadet, Léopold Savine (1861-1934), fut un sculpteur d'une relative notoriété. Aux Beaux Arts de Paris, il fut l'élève d'Injalbert, dont les montpelliérains connaissent bien "les enfants aux lions" qui gardent en riant les entrées du Peyrou. Il réalisa de nombreuses petites pièces dans le style art nouveau, ce qui lui valut une médaille de bronze à l'exposition universelle de Paris en 1900. 

Le cambriolage du conseiller Meynot

Dans la nuit du 28 février au 1er mars 1891, les cambrioleurs s'introduisent dans la villa Savine inoccupée. Elle est alors la propriété d'Eugène Meynot, magistrat à la cour d'appel de Montpellier. Après avoir escaladé la clôture de la villa, les cambrioleurs ont fracturé la porte d'entrée et fouillé le 1er étage. Le linge a été répandu partout sur les parquets. Les voleurs ont dérobé 6 couverts en argent au chiffre des propriétaires, des cuillères à café, un revolver, une boite de cigares, deux boites de savon, un caleçon, un pantalon et un mouchoir blanc. La bande a laissé sur place une veste et un pantalon ainsi qu'un mot qui disait "Je reviendrai demain." Signé "Godin". Le payre, dont la maison était attenante à la villa dans sa configuration de l'époque, n'a rien entendu. Une enquête de police est ouverte. 

Né le 14 décembre 1828 à Donzère, dans la Drôme et dans une famille de notables, Eugène Meynot mène une carrière de magistrat assez paisible. Son dossier de légion d'honneur est muet sur d'éventuelles activités professionnelles antérieures à son trente-sixième anniversaire. Juge à Carpentras en 1864, juge d'instruction à Alès en 1866, conseiller à Angers puis à Grenoble en 1870, il fait un premier passage comme Montpellier en 1881 avant d'être nommé à Toulouse en 1884. C'est là que décède sa première épouse Jeanne Pradelle. Il revient à Montpellier en 1886 et y termine sa carrière professionnelle.

Il y épouse le 14 janvier 1888 une veuve héraultaise, Jeanne Gibrat. Son frère Hilarion Meynot, alors maire de Donzère, est présent à la cérémonie civile dans la mairie de l'hôtel Richer de Belleval. Est-ce pour sa nouvelle épouse qu'il a acheté cette campagne ? Car comme tous les notables de l'époque, sa propriété des faubourgs n'est qu'une résidence secondaire. Le conseiller Meynot est domicilié dans l'écusson, au 20 rue de Candolle.

Le conseiller Meynot savait mettre les rieurs de son côté et la presse locale a cité certains de ses bons mots, comme dans ce procès de 1886 où il qualifie le Verdanson de "torrent honoraire". Dans la même affaire, navré de voir à quel point les antécédents de certains employés municipaux n'ont rien de flatteur, le conseiller Meynot déclare que le maire Laissac doit faire des fonctionnaires comme Monsieur Jourdain faisait de la prose.

Comme dans la plupart des affaires de vol, la presse reste muette sur les suites de l'enquête de celle de la villa-Savine. S'il ne peut remettre la main sur son argenterie, le conseiller Meynot doit trouver une consolation quelques semaines plus tard, lorsque la promotion du 14 juillet 1891 en fait un chevalier de la légion d'honneur. Il prend sa retraite en janvier 1899 .


La serre, dernier élément de la Villa Savine d'origine encore aux mains des soeurs - mars 2019 (collection personnelle)

Les Franciscaines du Saint-Esprit

En 1861, Monseigneur Thibault, évêque de Montpellier, officialise la fondation d’une nouvelle congrégation. La fondatrice, Caroline Baron, a été pendant plusieurs années religieuse de Saint-Joseph. Partout elle a su se faire aimer de ses élèves et de leurs parents mais a suscité chez les autres religieuses des réactions de mesquinerie jalouse qui la mettent bien malgré elle à l’écart. L’évêque de Montpellier lui demande de fonder une nouvelle congrégation, dans le tiers-ordre franciscain. Contrairement à d’autres congrégations de la famille franciscaine, plus contemplatives, cette fondation nouvelle est vouée à l’enseignement et aux œuvres de charité, en contact donc avec le monde. Devenue mère François du Saint-Esprit, Caroline Baron a fait l’objet d’un procès en béatification ouvert en 1959 et a été reconnue comme vénérable par le Pape François en 2017. Enfant de chœur, je me changeais dans le petit vestiaire de la sacristie où se trouvait sa tombe. Pourtant la vénérable mère n’a jamais vécu à la villa Savine, acquise après sa mort en 1894. Le cercueil de la fondatrice a été déplacé dans la sacristie de la chapelle de la villa Savine le 24 octobre 1951. 

Pour les sœurs, l’acquisition de la villa Savine renforce leur présence à Montpellier. La villa se trouve sur un chemin dont on dit que Saint François lui-même l’emprunta en 1212, au retour d’un voyage qui l’avait conduit jusqu’en Espagne. La maison mère fut déménagée de Saint-Chinian à la villa Savine le 6 septembre 1894. En 1901, les Franciscaines du Saint-Esprit possédaient alors 3 autres maisons à Montpellier : une pension pour dames âgées au 14 rue de la Providence avec 10 religieuses, une école de filles accueillant 95 élèves encadrées par 13 religieuses au 22 boulevard de Strasbourg  et une autre école comportant une internat avenue du Pont-Juvénal. Cette dernière scolarise 100 jeunes filles, dont 5 internes, encadrées par 16 religieuses. 

Carte postale des années 1950 - dans le cercle bleu la villa Savine (collection personnelle)

En 1898, les bâtiments d'origine de la villa Savine sont agrandis une première fois par une surélévation d'un étage, pour un coût de 10.000 francs or. 

En 1901, 17 religieuses sont recensées à la villa Savine, accompagnées de 7 domestiques, dont deux hommes pour les travaux les plus durs. Un rapport municipal sur la communauté précise que sur les 17 religieuses, seules deux sont des professes, les autres sont novices ou postulantes. La supérieure est Françoise Chassagne, en religion Mère Benoît. La propriété comporte alors 5 hectares de terrain, dont une vigne de 3,7 hectares qui produit 230 hectolitres de vin rouge. La propriété est évaluée à 110.000 francs or, le revenu annuel de la communauté à 9.413 francs.



Notification au maire de Montpellier par le préfet de l'Hérault de la décision du ministre de l'Intérieur et des cultes de rejeter la demande d'autorisation des Franciscaines du Saint-Esprit - 9 juin 1903
(archives municipales de Montpellier, 1 P 30, cliché de l'auteur)

En 1903, pour se préparer à leur dissolution survenue l’année suivante, trois sœurs partirent établir une communauté en Espagne. Cette décision eut un impact important sur le devenir de la congrégation. En effet, lorsque les difficultés s’aplanirent après la première guerre mondiale, la maison de la villa Savine compta toujours un nombre important de religieuses espagnoles. Elles furent même parfois majoritaires. 

En 1931, les religieuses sont au nombre de 26. Beaucoup sont déclarées comme gardes malades, le dispensaire semble bien actif. On compte 14 Françaises pour 12 Espagnoles. En 1936, 16 religieuses espagnoles sont recensées pour 7 religieuses françaises. 


Célébration de la période de Noël dans l'ancienne chapelle des Franciscaines, fin des années 1980
(auteur inconnu - collection de Lucienne Montels)


Le 26 juin 1935, Monseigneur Brunhes bénit la nouvelle chapelle de la villa Savine, point d’orgue des célébrations du soixante-quinzième anniversaire de la congrégation. Cette jolie chapelle arts déco était d’une grande sobriété. Les vitraux et les statues ont été conservés dans la nouvelle installation des soeurs.

Fontaine de la Vierge à la villa Savine - 1961 (auteur inconnu - collection Lucienne Montels)

L'école des anges gardiens

Pendant la seconde guerre mondiale, les autorités demandèrent aux Franciscaines d'accueillir des orphelins ou des enfants isolés du fait de la guerre. Les religieuses auraient préféré s'occuper de jeunes filles mais les besoins étaient plutôt du côté des garçons. Elles agrandirent leur locaux vers l'avenue Saint-Lazare et ouvrirent en 1943 la maison d'enfants "les anges-gardiens". Ce fut le point de départ d'un internat de garçons qui perdura jusqu'en 1980. Je me souviens encore d'avoir assisté au petit déjeuner des internes lorsque j'étais moi-même en petite section. Après guerre, l'école fonctionne hors contrat, uniquement avec les religieuses. En 1970, la maison d'enfants "Les anges gardiens" comporte 1600 m2 de bâtiments sur un terrain de 9430 m2.

L'ancienne école maternelle, le passage couvert qui desservait les classes a été intégré au rez-de-chaussée - février 2006 (collection personnelle)

En septembre 1972, l'école passe sous contrat simple, toujours pour les garçons. Il n'y avait alors que trois classes : maternelle CP, CE1-CE2, et CM1-CM2. La direction de l'école était assurée par Soeur Isabelle. Marthe Jerez s'occupait des plus petits. Les classes de maternelle ont ensuite été séparées, avec la petite section d'un côté, la moyenne et la grande section de l'autre. Les classes de maternelle avaient leur propre cour de récréation, où avaient lieu les spectacles de la kermesse de juin. 

L'école et le dispensaire faisaient que les soeurs entretenaient des rapports privilégiés avec leur voisinage. Elles disposaient d'une dizaine de 4L Renault beiges, assorties à leur tenue d'été, scrupuleusement entretenues par le garage Laussel, rue de Substansion. C'est en 4L que ma grand-mère rentrait parfois de la messe anticipée du samedi à Saint-Léon, les soirs d'hiver. Ma mère avait noué des relations amicales avec sœur Françoise, qui s'occupait du dispensaire. Ma mère avait figuré un ange dans un tableau vivant lorsqu'elle avait 4 ans dans le parc. Les photos de sa communion solennelle ont été prises à la villa Savine, comme celles du mariage de mes parents.

L'emprise initiale du domaine de la villa Savine sur le plan de la ville dressé par M. A. Kruger, architecte de la ville - 1896 (Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France) 

Autour de l'école il y avait de vastes terrains agricoles où ma mère se souvient d’avoir vu de gigantesques récoltes de patates. Pendant que l'école s'agrandissait, le domaine des soeurs commençait à diminuer et à se couvrir de constructions. En janvier 1976, mes parents emménagèrent au lendemain de leur nuit de noces dans la résidence du Prieuré qui n'était pas encore tout à fait achevée, sur le terrain bordé par l'avenue de Castelnau, l'avenue de la Reine-Hélène d'Italie et l'avenue Saint-Lazare. Quelques mois plus tard, le Prieuré 2 était lui aussi achevé sur le terrain au sud du parc. Cette nouvelle population, avec les constructions neuves du mail des abbés puis du lotissement Montasinos, accrut rapidement les effectifs.

De septembre 1980 à juin 1988, j’ai été élève aux anges gardiens. L’école était dirigée par la supérieure, Mère Marie de la Trinité, une petite languedocienne à l’autorité naturelle qui vécut jusqu’à cent ans. Elle signait nos livrets scolaires de son nom civil, Velay Marcelle. Je me suis longtemps demandé qui ça pouvait bien être et pourquoi le nom était avant le prénom. Mère Marie de la Trinité venait en classe pour trois motifs seulement : remettre les livrets de classe en les précédant d’un discours imagé et en les accompagnant de commentaires dont l’attente me nouait l’estomac, nous faire des remontrances en cas d’événements graves ou de bêtises collectives, enfin, de façon plus agréable au moins pour moi, pour nous faire répéter à l’aide de son petit synthétiseur portable, les chants qu’elle accompagnerait à l’harmonium à la prochaine messe de la chapelle. Lorsque j’étais en CM1, Mère Marie de la Trinité est venue nous parler parce qu’une élève de CM2 avait été renversée par une voiture devant l’entrée. La jeune fille s’en tira sans trop de mal et quelques semaines plus tard, un passage mieux protégé et signalé fut installé devant l’école. 

Pour l’école les sœurs assuraient aussi la cantine, l’entretien et le catéchisme. Une partie de ce qui était servi à table venait de leur potager, du verger et même de la vigne. Sur le terrain où se trouve actuellement la maison diocésaine, j’ai vu les sœurs cultiver et récolter des asperges.

Si nous connaissions beaucoup de religieuses par leur nom, celui-ci se doublait souvent de leur fonction, quand elle ne les remplaçait pas. Impossible de me souvenir du nom de la sœur infirmière qui venait faire à domicile des injections à mon beau-père lorsque son dos était bloqué. Elle était pour moi la sœur aux piqures. Je ne revois pas sœur Lydie sans ses travaux d’aiguille ou de crochet dont l’exposition était la première chose que l’on voyait en entrant par le 64 avenue de Castelnau, les jours de kermesse. Je ne me rappelle de Sœur Solange qu’avec sa carriole, son tablier de jardinage et les pots de géraniums qu’elle vendait pour la kermesse. C’était elle aussi, qui donnait sa nourriture à l’impressionnant chien de garde qui était lâché la nuit dans l’enceinte. Avec mes camarades de maternelle, nous fûmes un matin privés de récréation car le rude cerbère avait échappé à la surveillance de sa maîtresse et qu’il était bien sûr hors de question de nous laisser sortir avant qu’il soit rattrapé.

Dans les années 1980, l’année comportait cinq temps forts dans la vie du quartier : en mai la première communion des élèves de CM2 de l’école des anges gardiens, le troisième vendredi après la Pentecôte, la procession du sacré cœur, dont le reposoir était fait contre le portail de l’avenue Saint Lazare, l’entrée actuelle, en juin la kermesse, qui tenait lieu de fête de fin d’année pour l’école, la Saint-Jean un repas qui permettait au voisinage de se retrouver, et enfin à l’automne le loto. 

Repas de la Saint-Jean sous le préau de l'école primaire, fin des années 1980
(auteur inconnu - collection Lucienne Montels)

La kermesse était la grande affaire, avec sa tombola, ses stands ouverts pendant deux jours et le spectacle dansé des élèves le dimanche après-midi. Devenu collégien, je suis allé aider les sœurs chaque année et je tenais le stand de bonbons, sous l’autorité de Sœur Marie du Sacré Cœur, qui semblait trouver le péché de gourmandise moins grave à cette occasion-là tant elle encourageait la vente. 

Au début des années 1990, les religieuses laissèrent la direction de l'école à leur plus ancienne institutrice laïque, Mme Jerez. L'âge venant, il devenait de plus en plus difficile pour la communauté de contribuer comme avant à la vie matérielle de l'école

L’école des anges-gardiens et ses institutrices déménagent dans l’ancien petit séminaire Saint-Roch à la rentrée de septembre 1996. Le recrutement dépassait depuis longtemps le quartier pour s’étendre à plusieurs villages de l’agglomération, c’est donc sans surprise que l’effectif s’élèvait en l'an 2000 à 170 élèves dans ce nouveau cadre.

Dans les années qui suivent, le noviciat est fermé. L’ancienne école maternelle est aménagée pour servir de maison de retraite adaptée à la dépendance, pour les sœurs franciscaines mais aussi pour des pensionnaires extérieures. Les soeurs accueillent des groupes pour des retraites. La messe du dimanche était fréquentée par nombre d'habitants du quartier. Ma grand-mère octogénaire s'y rendait souvent du fait de la proximité. Plus tard encore, ayant du mal à se déplacer, elle recevait la communion des mains d'une franciscaine qui passait la voir après la messe. En 1999, il y avait encore 29 religieuses.

Centre diocésain - octobre 2018 (collection personnelle)

Construction de la villa Maguelonne

De 1973 à 1999, le centre diocésain était installé dans l’ancien grand séminaire, 4 rue Montels. Une commission de sécurité  en octobre 1999 imposa de tout revoir. Il était d’abord prévu deux ans de travaux pour un coût de 25 millions de francs avant de réinstaller le centre Saint-Guilhem dans ses murs. Le coût finalement trop important fit préférer une reconstruction. Le centre Saint-Guilhem fut donc vendu en 2006 pour y construire un ensemble de logements. Les sœurs franciscaines du Saint-Esprit avaient cédé en 2005 leur dernière vigne et le champ où, enfant, je les voyais cultiver des asperges. C’est sur ce terrain de 7000 m2 que fut construite la maison diocésaine et le logement de fonction de l’archevêque, la villa Maguelonne. La maison diocésaine abrite aujourd’hui avenue Saint-Lazare l’administration de l’archevéché, radio Maguelonne, la pastorale du catéchisme et les autres associations diocésaines. 

Du côté des Franciscaines du Saint-Esprit, l’heure était aux économies et à la réduction de voilure. Les bâtiments les plus anciens de leur propriété étaient couteux à entretenir, pas toujours commodes pour des sœurs âgées et parfois dépendantes. Elles cédèrent donc cette partie de leur propriété, tout en conservant le parc attenant, à la fondation Habitat et Humanisme. Les sœurs firent réaménager l'ancienne école primaire, avec une nouvelle chapelle à l'emplacement du préau couvert. Les restes de la vénérable mère François du Saint-Esprit y furent transférés. 

La maison de Montpellier n'accueille plus en 2019 que 11 religieuses. La maison généralice et les archives des maisons de Montpellier se trouvent désormais à Miranda de Ebro, dans la province de Burgos, en Espagne.

La Villa Savine dans sa configuration actuelle - mars 2019 (collection personnelle)

Le 21 mai 2015 est inaugurée la villa Savine dans sa nouvelle configuration. La villa d’origine et son extension des années 1930 vers l’avenue de Castelnau ont été transformées en 32 logements. Sept appartements, du studio au 4 pièces sont destinés à des familles fragilisés. Sept autres studios sont réservés à des étudiants à faible revenus. Les dix-huit autres logements forment une pension de famille. Dans la vieille maison se trouvent aussi bien des logements indépendants que des espaces collectifs, régulés par des bénévoles. A l’emplacement de l’ancien hangar agricole qui longeait l’avenue de Castelnau et le jardin potager, une résidence intergénérationnelle de 30 logements est en cours d’achèvement en mars 2019. 


Chapelle des Franciscaine du Saint-Esprit dans son état actuel seuls les vitraux et les statues ont été conservés de l'ancienne chapelle - mars 2019 (collection personnelle)

Il reste un dernier terrain libre, sur l'avenue Saint-Lazare. Il ne fera pas le bonheur des promoteurs, mais celui de la maison de retraite la Roseraie, que j'ai brièvement évoquée en traitant du Sacré-Coeur. Plutôt qu'une couteuse mise aux normes, les religieuses du Sacré-Coeur vont déménager leur maison de retraite montpelliéraine à côté des Franciscaines, dont elles pourront partager le magnifique parc ombragé. Les travaux ont commencé au printemps 2021 et le creusement des fondations a fait remuer la vaisselle dans les placards de la maison de ma mère. 

Le terrain sur l'avenue Saint-Lazare destiné à accueillir la reconstruction de la maison de retraite La Roseraie - mars 2019 (collection personnelle)


Au-delà des remerciements que je rassemble d'habitude avec les sources, je voudrais pour cet article dire ma toute particulière reconnaissance à deux anciennes directrices de l'école des anges gardiens, Mme Marthe Jerez qui m'a donné par écrit quelques points de repères et Soeur Isabelle, qui m'a reçu aimablement en mars 2019, a répondu à quelques unes de mes questions et m'a gentiment autorisé à prendre des photos. 

L'ensemble des sources utilisées pour l'écriture de ce blog est disponible ici.

Commentaires

  1. Bonjour, j'ai des questions sur le pensionnat des Anges Gardiens à Montpellier vers 1946 - 1947. Puis-je vous contacter ?

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