Feuilleton Veaugeois 19 : frustrations, impasses et petites pépites d'une recherche en train de se faire 1/2


Pour mes recherches sur les générations récentes de la famille Veaugeois, mon expédition en archives de février 2018 est un peu la tentative de la dernière chance. Celle qui précède le renoncement et le fait d’admettre que certaines questions resteront à jamais sans réponse, sauf découverte de nouvelles sources d’archives.

bibliothèque historique des PTT, le dedans vaut mieux que le dehors.
Ma première visite a été pour la bibliothèque historique des PTT à Paris 20e. Cette aimable institution, qui reçoit sur rendez-vous et donc chouchoute ses lecteurs, m’a accompagné de son mieux dans mes recherches sur Benjamin Fourneaux

Avec Michel Bablot, mon sympathique correspondant du CGPTT, je fondais quelques espoirs sur l’annuaire des ambulants, Benjamin Fourneaux ayant été courrier convoyeur basé à Caen, sans doute de 1912 à sa retraite en 1924. Malheureusement, le seul exemplaire de l’annuaire des ambulants est celui de 1925. Certes il renvoie à des listes de personnels de 1924, mais Benjamin n’y figure pas, sans doute déjà pensionné au moment où la liste a été arrêtée. Même échec dans le gros annuaire des personnels de 1913 et 1914, qui ne comprend pas les facteurs. Or, entré comme facteur rural, puis devenu facteur receveur, il semble que Benjamin dans son rôle ferroviaire ait encore été considéré comme tel. A part d’intéressants éléments de contexte, la BHPTT ne m’a donc pas permis d’avancer dans la carrière de Benjamin Fourneaux.

Faute d’avoir trouvé à temps une personne de confiance pour garder ma chienne, je n’ai pas pu continuer par Rouen jeudi dernier comme je le souhaitais et c’est donc aux archives de Caen que j’ai poursuivi mes recherches, une fois le problème de dog-sitting résolu (le sentiment de culpabilité du maître à laisser sa boule de poils pendant 48 heures en des mains étrangères est lui sans solution). 

Je voulais retrouver la succession de Pauline Fourneaux. Il aurait été intéressant de voir ce qu’elle avait transmis à Georgette et sous quelle forme. Las, la succession de Pauline, retrouvée à l’enregistrement, est vide car dépourvue d’actif. L’étude des dossiers de dommages de guerre me confirme qu’une indemnisation a été faite pour des pertes mobilières (dossier 51.314 M listée au répertoire 922W/213) mais rien pour des pertes immobilières. Il y aurait eu alors trace d’un dossier en Z, comme j’en ai trouvé pour Mémère Jamet (60.244 M et 27.592Z) ou pour le mari de Georgette, Albert Sebert (59.457M et 59.725Z). Aucun de ses dossiers n’existe encore, seuls les répertoires attestent qu’ils ont été constitués et soldés, sans indication de montant hélas. Il reste qu’après avoir été dépouillée de ses origines aristocratiques, voilà Pauline privée du statut de propriétaire de sa maison.

Photo inédite du mariage d'Albert et Georgette
le repas aurait eu lieu au restaurant
la tour des gens d'armes,
guinguette à la mode entre deux guerres.
Je me suis ensuite attaqué à la notification de projet de mariage que Georgette aurait dû faire à sa mère JuliaVeaugeois, celle-ci n’étant notée si décédée ni absente sur l’acte de mariage de sa fille en septembre 1920 à Caen. Hélas, les destructions d’archives dues à la seconde guerre mondiale rendent cette piste inutilisable : les archives notariales sont détruites, celles de l’enregistrement aussi. Je fais une dernière tentative demain auprès des archives municipales pour le cas assez improbable où les archives des pièces annexes aux mariages y seraient conservées.

J’ai en revanche retrouvé facilement les références de la succession d’Albert Sebert et j’ai pu accéder à son résumé via les archives de l’enregistrement. La filiation de Georgette figurerait-elle dans l’acte notarié avec l’éventuel décès de sa mère ? Malheureusement les archives de l’étude 1 de Caen n’ont été versées que pour les minutes postérieures à 1924. Je vais écrire à l’étude mais aurais-je une réponse ? C’est la même étude qui doit conserver la succession de Benjamin Fourneaux, dont l’enregistrement fait partie des archives détruites. Je ne peux à ce stade que faire des hypothèses : n’ayant pas d’héritier direct, les Fourneaux ne se sont pas constitués de patrimoine, même modeste, ou alors s’ils ont pu épargner un peu, ils ont fait en sorte d’en faire bénéficier leur nièce Georgette Vaugeois sans passer par la voie de la succession.


Pour cette dernière, je voulais m’intéresser à son commerce de bonneterie ouvert sur la place Saint-Martin de Caen pendant la reconstruction. C’est du moins ce que je croyais, sur la foi du témoignage du meilleur ami de mon grand-père. Grâce au personnel aussi compétent que serviable de la salle de lecture, j'ai pu accéder dans le registre du commerce à la fiche nominative synthétique d'inscription de Georgette Veaugeois, épouse Sebert. Et là surprise ! Elle n'a pas commencé à exercer cette activité de commerçante après guerre comme je le croyais mais dès 1925. Et son magasin de mercerie et confection se trouvait avant guerre 49 rue d'Auge à Caen. Un petit tour sur Google Street view montre un endroit qui ne doit en rien ressembler à ce qu'il était avant 1944. On peut s'en faire une idée avec cette carte postale partagée sur Geneanet : https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/4294959#0. J'irai sortir les références lors d'un autre passage aux archives de Caen.

J'ai continué mon périple généalogique par les archives de la Manche mais c'est une autre histoire.

Pour mémoire, tous les épisodes précédents de ce feuilleton sont accessibles en cliquant ici

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